Déclaration de Jean Xavier au BOUCHERLE à la fin du Conseil municipal du 12 septembre.
J’ai demandé l’autorisation à Mme le Maire de m’exprimer en fin de ce conseil et je l’en remercie.
Je souhaite lui présenter ma démission à compter du 1er octobre, et donc s’agissant du dernier conseil auquel je participe
avec vous, j’ai souhaité pouvoir dire quelques mots. Les hasards du calendrier font que durant ce conseil une étape importante a été franchie de ce qui est le dossier le plus important de la vie
d’une commune, le droit du sol, avec la présentation du PLU.
C’est en effet une page que je vais tourner. Sans avoir la longévité de notre Maire, j’aurais été élu pendant deux mandats et demi (en
fait un peu plus de 16 ans), mais on peut ajouter un mandat de plus en tant que présent aux conseils municipaux (dans le public) entre 89 et 95.
Pourquoi cette démission ? La raison principale est que c’était mon engagement en 2008 de ne faire qu’un demi-mandat. Il me paraît
particulièrement important de passer le relais et que d’autres puissent se former pour assurer l’avenir. Car je pense que le rôle de conseiller d’opposition est très formateur, exigeant, pour qui
prend à cœur cette mission, d’avoir une compréhension de tous les domaines communaux. Cette opportunité, je souhaite la faire partager à d’autres.
Bien sûr j’aimerais partager quelques souvenirs avec vous, difficiles, heureux ou amusants. Mais tout d’abord les hommes. Je crois que
la première richesse d’un mandat d’élu est le contact humain. Une de mes premières fiertés est l’équipe de 95. On m’avait dit : « Tu verras à la fin du mandat vous arriverez à vous
détester ». Je suis sûr qu’il n’en a rien été et que nous avons fini sur des relations toujours très amicales.
Ensuite les services municipaux. Il est clair que rien de bon ne se ferait dans une commune sans la compétence et l’investissement de
toutes ces personnes. Je leur en suis profondément reconnaissant.
Ce n’est pas mon but de mentionner toutes les personnes qui m’ont accompagné, car il faudrait y passer la nuit, mais j’aimerais faire
quelques exceptions avec le risque d’oubli. Je souhaite particulièrement remercier les seniors de l’équipe de 95 (je plaide pour ma chapelle) qui ont été d’une grande importance dans la vie
de cette équipe :
Jacques Schmidt, qui malheureusement nous à quittés, Simone Sicard, Bernard Smagghe (qui était le seul dans l’équipe à avoir déjà été
élu majoritaire). Ils ont été d’un grand soutien et ont su faire passer beaucoup d’humanité.
Je voudrais aussi mentionner Didier Migaud, que j’ai beaucoup apprécié en tant que président de la Métro, mais on sait combien ses
qualités ont été reconnues depuis. Et au niveau de mes responsabilités à la Métro, je suis assez fier d’avoir pu mener à bien le Bâtiment EVE (Espace de Vie Etudiant).
J’ai beaucoup apprécié les échanges que j’ai pu avoir avec mes collègues de Didcot Terry Joslin, et de Planegg Ulrike Höfer, qui ont
créé de vrais liens d’amitié. Encore un hasard du Calendrier mais Terry était dans la délégation de Didcot qui était à Meylan ces derniers jours. Plus remarquable la confiance partagée avec
Ulrike Höfer qui était CSU. Cela démontre que l’intérêt européen est capable de transcender les engagements partisans. Il est donc particulièrement satisfaisant de voir que pour de grandes idées
auxquelles on croit, comme la construction européenne, l’action communale apporte sa brique de base.
Enfin je voudrais mentionner Adrien Naklé, notre secrétaire général (on disait comme cela) et à travers lui à nouveau les services de
la ville. Cela a été un plaisir quotidien de travailler avec lui. Alors qu’il avait été choisi par l’équipe précédente de M. Cabanel, nous avons formé un binôme exceptionnel tout au long du
mandat. Déjà il attirait mon attention sur un de mes petits défauts que vous connaissez bien : le pointillisme (mais cela peut aussi être une qualité). En fait j’aime les choses bien faites
et j’estime que le détail a aussi son importance. Mais je pars tranquille car je suis sûr que des conseillers prendront le relais pour trouver la virgule qui change le sens d’une phrase, poser
les questions pertinentes en Comité d’Appel d’Offres …
Avec le filtre déformant de ma perception et du temps qui passe, je voudrais mentionner quelques moments qui m’ont
marqué.
Le moment le plus dur, sans doute, quand j’ai du aller annoncer à un couple âgé que leurs deux enfants avaient disparu dans l’Himalaya.
Etant à la fois père de famille et un peu montagnard, j’en garde un souvenir très vivace et je suis très reconnaissant à Simone Sicard qui m’avait accompagné dans cette difficile
mission.
Un moment de bonheur : la danse sur la valse de Chostakowitz jouée par l’EMGB devant la mairie, à l’occasion de la première visite des
amis de Didcot.
Un autre moment très heureux, les rencontres des villes citoyennes sur le développement durable : passionnant et à
refaire.
Un souvenir marquant quand j’étais maire est quand des élus de l’opposition de
l’époque ont amené très fiers la pétition qu’ils avaient organisée contre 7 logements sociaux dans la barre du Prè d’Elle de plus de 100 logements. Nous pouvons le constater dans le projet
de PLU, il est à la fois satisfaisant et frustrant d’avoir raison en avance. Mais comme dirait un de nos adjoints : Oh tempora, oh mores…
Enfin deux faits qui m’ont amusé, même si le contexte derrière est grave, et dans les deux cas cela à voir avec le froid et
l’eau.
La descente en zodiac de l’Isère un beau matin de Décembre de Montbonnot à la Tronche organisée par la DDE : je suis affolé compte
tenu de la vérification de visu de l’état des digues que les travaux n’aient pas commencé pendant les 10 ans qui viennent de s’écouler.
Le second est le bain du 31 janvier dans la piscine des Ayguinards : l’eau était vraiment très froide, mais si cela a pu à une
toute petite échelle contribuer au lancement de sa rénovation, j’en suis heureux. C’est la preuve au moins pour une fois que des élus se mouillent ...
Il y aurait bien sûr des tonnes de choses à dire. Je me suis toujours reconnu dans une éthique forte, qui me vient certainement de mon
éducation et de mes parents. Je me suis astreint à y rester fidèle toute ma vie et en particulier au cours des mes activités politiques.
Pour avoir côtoyé beaucoup de celles qui s’y sont engagées, de toutes les tendances qui respectent la démocratie, je suis convaincu que
toute personne qui s’engage dans la vie publique est digne de respect, malgré le dénigrement un peu trop systématique que l’on entend et malgré les exemples déplorables que nous avons eu à
connaître, heureusement exceptionnels.
S’engager politiquement est une volonté d’être au service de ses concitoyens mais sans oublier ce cadre éthique qui assure d’œuvrer
pour le bien général.
D’autres me relaieront ici, ils ont ma confiance, ils peuvent compter sur mon soutien.
Cela ne signifie pas un retrait de la vie publique.
Simplement je pense que différentes tranches d’âge doivent participer à la vie publique et qu’un risque de monopole par les retraités
n’est pas une bonne chose.
Je le ferai à l’avenir par d’autres formes, en particulier pour Meylan en participant côté public aux CM, mais également en
m’investissant dans la SPLA.